mardi 26 avril 2011

Le temps des affiches de volley-ball...

De 2005 à 2009, mon club de volley-ball, la VGA St-Maur, a organisé un tournoi, chaque fin d'année, comme le font beaucoup d'autres clubs.

J'ai apporté ma contribution à l'organisation en réalisant les affiches de ces tournois.

Les participants sont repartis à chaque fois avec un t-shirt sur lequel figurait le dessin de l'affiche. Je vous montrerai ces fameux t-shirts une autre fois.

Les lecteurs de KZ Dora ont dû remarqué que les déportés français jouaient au volley au camp de Compiègne. Mon grand-père, connaissant mon activité sportive, m'a souvent raconté cette anecdote.


© Robin Walter


© Robin Walter


lundi 18 avril 2011

Ces messages qui font plaisir

De temps en temps, je reçois des mails ou des couriers de félicitations pour mon album KZ Dora.
Si dans ma famille, ils ont été nombreux, ceux, de lecteurs inconnus le sont moins, et on forcément un impact différent.

Voici celui d'un fils de déporté belge, reçu ce week-end, que je vous propose, avec son accord :


Cher Monsieur Walter,
  

Papa est décédé le 21 février dernier, à l'âge de 86 ans.
C'était un rescapé de Dora.
A l'occasion de ses funérailles, Mr. Van Hoey*  a prononcé un prenant discours.
Celui-ci a été retranscrit dans la revue (belge) "Dora" (à laquelle mon père collaborait). Dans ce dernier numéro trimestriel paru, un petit article était consacré à votre BD. J'ai plongé immédiatement sur le lien internet mentionné.
Quelques minutes plus tard, je commandais votre BD.
A peine quelques jours plus tard (début de semaine), le facteur m'apportait le colis.
Quelques minutes plus tard, j'avais tout dévoré ... et y avais retrouvé une histoire très semblable à celle de mon père.

  
 BRAVO à vous pour votre travail.

Magnifiques dessins, excellente documentation, réalisme parfait.
De plus, une BD est probablement plus "accessible" au "grand public" qu'un livre traditionnel. Beaucoup plus "parlant" et expressif. Une autre façon de transmettre le message de nos ayeux.

MERCI !

J'attends avec très, très grande impatience le tome 2.

Auriez-vous l'amabilité, si cela vous est possible, de me faire savoir lorsqu'il sera disponible ?

Cordialement.


* président international des détenus auprès du Conseil consultatif du Mémorial de Mittelbau-Dora

mercredi 13 avril 2011

Quand je découvrais Dora

J'ai écrit ce texte et dessiné cet "ancien déporté polonais", à la suite d'un des voyages que j'ai effectué au sein de la commission Dora Ellrich et Kommandos. C'était en septembre 2006, à l'occasion de l'inauguration de la nouvelle exposition permanente de Dora. Ce n'était pas la première fois que je venais.
Les membres de l'amicale m'avaient invité à m'exprimer sur le sujet et avaient publié mon témoignage et mon dessin dans le Dora-lien, le bulletin de liaison de la commission.

 

IMAGES D’UN VOYAGE À DORA


  Dimanche 10 septembre. Dora. Des voitures, beaucoup de voitures. Et des cars, qui passent devant les entrées du tunnel. Des centaines de personnes montent vers le mémorial.
   En attendant l’inauguration de l’exposition permanente, les gens s’embrassent, se sourient, discutent. En allemand, en français, en anglais, en polonais… D’autres en profitent pour faire un tour dans les allées du camp, sous un beau soleil bleu.
   Les officiels, les politiques, débutent leurs discours. La salle n’est pas suffisamment grande pour accueillir tout le monde, mais on a installé des bancs et un écran à l’extérieur. C’est parfois long, souvent intéressant et de temps en temps inutile. Un déporté, polonais me semble-t-il, remet au  Dr. Jens Wagner, le conservateur du musée, sa tenue d’ancien déporté. Il l’avait donc gardé tout ce temps.
   Enfin la découverte de  l’exposition. Ce n’est pas très grand et pourtant, l’essentiel est là. Pourquoi Dora, Comment Dora… Les responsables ont fait un très beau travail.
   Après le déjeuner dans les murs du site, tout ce petit monde se retrouve sur l’esplanade du crématoire. Nouveau discours et dépôt de gerbes au pied de la sculpture de Von Woijski, toujours saisissante. La multitude de fleurs témoigne du nombre de personnes qui se sentent le besoin de commémorer les morts. Avec Cécile et Henry, nous accompagnons Louis Garnier déposer la gerbe. Il nous l’a demandé, nous acceptons avec honneur et respect.
   Nous allons nous reposer un peu, car le programme n’est pas terminé. Ces voyages sont toujours bien remplis. C’est plaisant.
   La soirée commence. Une jeune chorale nous offre une échappée musicale au théâtre de Nordhausen, avant qu’un natif d’Ellrich, qui, enfant, jouait près du camp,  nous présente un film sur le sujet. Assez frustrant quand on ne parle pas allemand. On ne comprend pas tout. Peut-être que c’est pour ça que Grand-Père a toujours voulu apprendre l’allemand. Pour comprendre…
   Le lendemain, avec papa, nous rentrons. Nous longeons la rivière où Louis vient pêcher ses truites. Il nous a montré ses « coins », la veille. Il y revient souvent. A quelques centaines de mètres du camp. Derrière, les montagnes du « Harz » s’éloignent. Celles qui abritent les tunnels. Symbole de l’enfer de Dora.
   Je n’y retournerai donc pas, dans le tunnel. Pas cette fois-ci. Un autre jour, certainement, peut-être pour le faire découvrir à des proches. Qui le feront découvrir à d’autres. Qui le feront découvrir à d’autres…

© Robin Walter

vendredi 8 avril 2011

L'histoire du camp de Dora au théâtre

Je rabâche souvent lors des diverses interviews que jamais rien n'a été écrit en BD ou au cinéma, sur l'histoire du camp de Dora. Mais la folie de ce lieu a déjà été traitée au théâtre.

Jean-Pierre Thiercelin, auteur de théâtre, a eu besoin, a eu l'envie de raconter le traitement que son père Robert Thiercelin et ses amis, ont subi à Dora. L'envie de sortir de l'ombre ce camp, son histoire monstrueuse, ses fusées V2, Von Braun...

C'est ce qu'il a fait en écrivant  De l'enfer à la lune.



J'ai eu la chance de voir cette pièce, dans le théâtre de Nordhausen, tout près de Dora, lors des célébrations du soixantième anniversaire de la libération des camps de concentration, en 2005.

A ma connaissance, aucune représentation n'est prévue prochainement, mais je vous conseille fortement de vous procurer le livre. C'est passionnant, pertinent, drôle, poignant...

Vous pouvez le commander, sur le site des Éditions de l'Amandier.

lundi 4 avril 2011

La Vague, film de Denis Gansel


Parmi les thèmes que j'aborde dans KZ Dora, j'ai voulu évoquer, à travers les 2 personnages SS, cette question : "Pourquoi et comment des êtres humains peuvent être amenés à suivre un régime totalitaire comme le Nazisme ?"

La Vague, film allemand de Denis Gansel à l'affiche en France en 2009, adaptation du livre du même nom, écrit par Todd Strasser, tente également de répondre à cette question.

C'est l'histoire d'un enseignant qui propose à ses élèves, une expérience afin de leur faire comprendre comment fonctionne un régime totalitaire. Au bout de quelques jours, le jeu de rôles qui avait débuté par des notions inoffensives telles que la discipline et l'esprit communautaire, devient alors un véritable mouvement : La Vague. Très vite, les étudiants commencent à exclure et persécuter ceux qui n'ont pas rallié leur cause.Quand le conflit éclate et tombe dans la violence, l'enseignant décide de mettre fin à l'expérience. Mais il est trop tard. La Vague est incontrôlable.

A travers cette histoire, Denis Gansel semble surtout nous faire comprendre qu'on n'est pas à l'abri d'un retour du totalitarisme. En ce sens, le film n'est pas forcément réussi. On est un peu trop dans la caricature pour y croire.

Mais cette histoire, ayant pour cadre l'Allemagne d'aujourd'hui, permet, en se projetant à l'époque de l'entre-deux-guerres, d'en tirer quelques réflexions, de tenter de donner des explications sur les mécanismes du nazisme, ou autres mouvements du même type.

La Vague fait partie de ces films, qui, sans être des chef-d'oeuvre, méritent d'être vu, pour les réflexions qu'ils provoquent.